20 mai 2021
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Fañch Postic, « Les dictionnaires bretons, une source pour l’ethnographie : l’article « Eghinat » chez Coëtanlem et Le Pelletier », La Bretagne Linguistique, ID : 10.4000/lbl.1582
Les dictionnaires se révèlent une source précieuse quant à l’existence ancienne de certaines pratiques populaires. Ainsi, au tout début du XIXe siècle, dans l’article « Eghinat » de son dictionnaire manuscrit, Coëtanlem, qui reprend largement Le Pelletier (1752), nous apprend que ce terme désigne en Léon deux types de quêtes qui ont lieu le dernier jour de l’année : les premières, rurales et paisibles, consistent, pour des jeunes ruraux, à aller de maison en maison chercher leurs étrennes en chantant des cantiques liés à la Nativité ; les secondes profanes et urbaines, organisées par la bourgeoisie au profit des indigents, donneraient lieu à des excès qui en font de véritables « bacchanales ». Par ailleurs, Le Pelletier, suivi par Coëtanlem, semble être l’un des premiers à remettre en cause l’explication jusqu’alors unanimement retenue par « au gui l’an neuf », cri supposé des druides cueillant le gui au premier janvier. Ils proposent de voir dans « Eghinat », et les mots apparentés qui, sur toute la façade atlantique de l’Europe - de l’Écosse (hogmanay) jusqu’à l’Espagne (aguinaldo) en passant par l’ouest de la France -, servent à désigner les étrennes, le mot egin, « pointe », « germe », présent en breton et dans différentes langues celtiques. Après avoir évoqué les différentes pratiques qui, en Basse-Bretagne, accompagnent le changement d’année, cet article se propose de faire le point sur un débat étymologique qui a tant fait couler d’encre.