Étude exploratoire d’expériences de glottophobie en Bretagne réalisée auprès d’étudiantes et d’étudiants de l’université Rennes 2

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26 octobre 2022

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Philippe Blanchet et al., « Étude exploratoire d’expériences de glottophobie en Bretagne réalisée auprès d’étudiantes et d’étudiants de l’université Rennes 2 », La Bretagne Linguistique, ID : 10.4000/lbl.4589


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L’objectif de cette étude est d’explorer les parcours sociolinguistiques d’étudiant.e.s en lien avec la question des discriminations à prétexte linguistiques (ou glottophobie) en Bretagne, région où la question de la minoration linguistique se pose de façon visible depuis longtemps. Un peu plus de 100 participant.e.s inscrit.e.s à l’université Rennes 2 ont participé à une enquête quantitative semi-directive en ligne. Les réponses révèlent une pluralité linguistique importante, surtout d’origine familiale et à laquelle les répondant.e.s se déclarent attaché.e.s. On trouve notamment une place significative tenue par une langue régionale, le breton, aux côtés de langues venues d’ailleurs (environ la moitié des témoins ont grandi avec plusieurs langues et déclarent en pratiquer plusieurs aujourd’hui). La norme du français normatif (perçu comme surtout scolaire, parisien, socialement marqué) occupe une place importante à la fois comme référence et comme pratique déclarée. Une stigmatisation de leurs formes de français est déclarée par près de 50 % des témoins, ce qui crée une certaine insécurité linguistique. La notion de discrimination glottophobe apparait très bien identifiée. Au cours des trois dernières années, plus de 50 % en ont été témoins et environ 10 % victimes (l’usage de langues « de l’immigration » étant le principal prétexte évoqué). Environ 20 % en ont parlé à des proches et aucun à une instance de médiation ou de recours. Mettre en œuvre une intervention glottopolitique nécessite d’établir un diagnostic d’une situation sociolinguistique à un moment T en y incluant les orientations glottopolitiques des acteurs sociaux et actrices sociales (les « agents », dans la terminologie Guespin-Marcellesi). Cette étude confirme qu’un dispositif d’information et de vigilance est nécessaire afin d’assurer le respect des droits linguistiques fondamentaux et une équité de traitement des personnes quelles que soient la ou les langue(s) et variété(s) de français employées.

The objective of this study is to explore the sociolinguistic paths of students dealing with the issue of discrimination on linguistic pretexts (or glottophobia) in Brittany, a region where the question of linguistic minority has been visibly raised for a long time. Just over 100 participants enrolled at Rennes 2 University participated in a semi-directive online quantitative survey. The responses reveal a significant linguistic plurality, especially of family origin and to which respondents say they are attached. In particular, there is a significant place held by a regional language, Breton, alongside languages from elsewhere (about half of the witnesses grew up with several languages and say they practice several of them today). The normative norm of French (perceived as above all academic, Parisian, socially marked) occupies an important place both as a reference and as a declared practice. A stigmatization of their forms of French is reported by nearly 50% of respondents, which creates a certain linguistic insecurity. The notion of glottophobic discrimination appears to be very well identified. In the last three years, more than 50% have witnessed it and about 10% have been victims (the use of « immigration » languages being the main pretext mentioned). About 20% spoke to relatives and none to a mediation or appeal body. Implementing a glottopolitical intervention requires establishing a diagnosis of a sociolinguistic situation at a time T by including the glottopolitical orientations of social actors (the « agents », in the Guespin-Marcellesi terminology). This study confirms that an information and vigilance system is necessary to ensure respect for fundamental language rights and fair treatment of people regardless of the language(s) and variety of French used.

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