20 avril 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2430-4247
https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Gianluca Leoncini, « Pourquoi traduire un auteur ? », Les Chantiers de la Création, ID : 10.4000/lcc.1574
La découverte, l’identification, l’amertume d’être considéré comme un imitateur voire un plagiaire, le succès. Le récit de Baudelaire traducteur de Poe a des airs de roman. Où la philologie se confond avec l’empathie. Où poésie et traduction poursuivent la même quête. À travers les contes de E. A. Poe, Charles Baudelaire semble vouloir initier le goût français à un nouveau genre de beauté — étrange, dépaysante, empoisonnée — afin de préparer le terrain à la réception de son oeuvre. Il introduit ainsi un premier exemple d’une nouvelle esthétique que Les Fleurs du mal et les Petits Poèmes en prose devront ensuite venir compléter. Connaître Baudelaire traducteur permettrait peut-être de mieux cerner Baudelaire poète, de mieux le dévoiler. De réaliser qu’un traducteur est tout d’abord un lecteur impatient de réécrire ce qu’il a aimé.