21 mars 2022
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Solène Camus, « « J’ai menti pour mentir » : construction par le faux dans Shroud, de John Banville », Les Chantiers de la Création, ID : 10.4000/lcc.5144
Cet article se concentrera sur le roman autobiographique de l’écrivain irlandais John Banville, Shroud (2002), publié en français sous le titre d’Impostures. Banville s’inspire du scandale qui a entouré l’intellectuel Paul de Man lors de la découverte de ses écrits antisémites, en faisant de son anti-héros un professeur menacé par une chercheuse, Cassandra Cleave, de voir révélés ses écrits nazis de jeunesse. L’étude envisagera le paradigme de l’imposture comme principe créatif et structurel du roman. En déclarant qu’il a « menti pour mentir », le narrateur déstabilise la lecture en plaçant le mensonge et l’incertitude au cœur de la narration. Après avoir considéré le contexte d’émergence du mensonge, nous analyserons les mécanismes de la théâtralité d’un texte qui multiplient les masques, avant d’envisager le rôle de Cass et du lecteur dans la dynamique de l’imposture.