21 mars 2022
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Rémi Lauvin, « Contrefaçon contre fiction », Les Chantiers de la Création, ID : 10.4000/lcc.5216
L’histoire du cinéma est inséparable de celle de la circulation, souvent illicite, des films. Dès les premières années du vingtième siècle, de nombreux cas d’exploitations illicites de copies (souvent importées d’Europe vers les États-Unis) sont avérés. Siegmund Lubin, producteur, est ainsi connu comme l’un des premiers « pirates » de l’industrie, ayant projeté et monétisé, jusqu’en 1903, plusieurs œuvres de Méliès sans en détenir les droits. Le piratage, la copie et l’usurpation d’identité apparaissent, dans les œuvres produites par Lubin lui-même, comme thèmes de fiction. L’étude de The Counterfeiters (1905) démontre la parenté entre la problématique de la contrefaçon, héritée de considérations industrielles, et certaines théories du genre inspirées par les gestes de déguisement et de travestissement à l’écran.