23 janvier 2015
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Foteini Thoma, « Jean Giono : héritier du Märchen romantique », Les Chantiers de la Création, ID : 10.4000/lcc.742
Se distinguant par les catégories du fantastique et du merveilleux, le genre littéraire du Märchen, possède une place prépondérante au sein du premier romantisme allemand. Le conte de fées romantique, dont l’univers rajeuni et spiritualisé est cultivé par les auteurs du premier romantisme allemand, notamment par Friedrich Novalis, propose la régénération du monde des origines, lieu de communication du singulier et de l’universel. L’esthétique du Märchen informe la production littéraire de certains écrivains de la première moitié du vingtième siècle, notamment celle de Jean Giono qui, dans son roman Que ma joie demeure (1972), en réaffirmant l’affinité profonde de son écriture avec les revendications du premier romantisme allemand, prône le retour de la jeunesse du monde dans un cadre voué à la recherche de l’harmonie entre l’homme et la nature. Il s’agira donc de comprendre comment les traits primordiaux du modèle narratif du Märchen permettent à Jean Giono d’élaborer une poétique profondément personnelle qui se distingue par son effort de combattre la stérilité du monde ambiant, un monde pétrifié par la platitude moderne.