La ‘Umma est-elle une communauté linguistique ?

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11 décembre 2015

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Chahrazed Dahou, « La ‘Umma est-elle une communauté linguistique ? », Lengas, ID : 10.4000/lengas.820


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Interroger le concept de communauté linguistique pour comprendre la configuration sociolinguistique d’un pays est une chose fondamentale pour les sociolinguistes qui se réclament des apports de (Labov 1976), de (Bourdieu 1975) et de (Boyer 2001, 2008). Ce terme pourrait expliquer le mode de fonctionnement diglossique d’une langue à l’intérieur d’une communauté linguistique en s’interrogeant sur les attitudes et représentations linguistiques de ses locuteurs à son égard. L’Algérie est un État où la seule langue officielle est « une forme d’arabe qui n’a pas de locuteur natif » (Chachou 2013,15) et où le tamazight est reconnu comme langue nationale depuis 2002. Cet État, dans sa complexité sociolinguistique, compte d’autres langues. Des langues qui sont réellement pratiquées mais qui n’ont aucun statut politique bien établi. Le français qui est tour à tour langue coloniale et de l’ouverture sur le monde fonctionne paradoxalement comme une langue familière et étrangère à la fois. Les dialectes algériens semblent être reconnus chez les locuteurs comme différents de l’arabe standard en même temps qu’ils sont rejetés « Ce n’est pas une langue, c’est un mélange ». Cette dévalorisation du parler algérien par les Algériens en opposition à l’arabe sans autres précisions nous pousse ici à nous poser la question de savoir quelle définition de la communauté linguistique opère sur le terrain algérien ? Dans le sens où la communauté linguistique est un ensemble de personnes qui partagent une langue mais aussi les représentations et attitudes à l’égard de celle-ci, quelles sont les attitudes linguistiques de locuteurs algériens à l’égard des langues en Algérie ? Sachant que l’Algérie est un pays officiellement arabe, est-il possible d’expliquer sa configuration sociolinguistique sans prendre en compte ce que renferme l’idéologie diglossique que l’Umma ? Sans prétendre cerner la totalité des mécanismes du fonctionnement de l’Umma (là où se mêlent Livre, mère et langue mère), cet article tente, à travers une enquête compréhensive sur les attitudes linguistiques de locuteurs algériens, de mettre à jour les liens souvent étroits entre communauté linguistique et religion en Algérie.

Questioning the concept of “ linguistic community” to better understand the sociolinguistic model of a country, is a fundamental step for Sociolinguists that base their researches on the principles of (Labov 1976), (Bourdieu 1975) and (Boyer 2001-2008). This term may explain the operational mode of language diglossia within a linguistic community, by questioning the attitudes and representations of its speakers. Here, in an Algerian context by questioning the linguistic attitudes of Algerian speakers. It is well known that Algeria is a state where the only official language is "a form of Arabic that has no native speaker" (Chachou 2013,15) and in which, Tamazight is recognized as a national language since 2002. This region in its sociolinguistic complexity includes other languages as well, all of which are actually practiced, yet they have no established political status. French language, which is alternately a colonial language (tongue) and one of, opening on to the world, works paradoxically as both a local and a foreign language at the same time. Algerian dialects seem to be recognized by its speaker as different from standard Arabic, while at the same time being rejected: "This is not a language, it is a mixture”. This unprecise depreciation of the Algerian speaking by the Algerians themselves towards Arabic language, urges us to raise the question as to which definition of linguistic community operates on Algerian ground? In the sense which a linguistic community is a set of people who share a language as well as the representations and attitudes towards the language itself, we pose the question, what are the linguistic attitudes of Algerian speakers? Knowing that Algeria is officially an Arab country; is it possible to explain its sociolinguistic configuration without taking into account the contents of the “Umma” diglossique ideology? While we do not intend to identify all of the functioning mechanism of Umma (where Book, mother and mother (native) language blend), this article tries, through a comprehensive set of investigations about the linguistic attitudes of Algerian speakers, to refresh the often narrow links between linguistic community and religion in Algeria.

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