13 mai 2015
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Nicolas Reveyron, « Architecture : les matériaux d’une histoire », Livraisons d’histoire de l’architecture, ID : 10.4000/lha.192
Depuis la fin du siècle dernier, les matériaux de construction se sont retrouvés au centre de la recherche en histoire de l’architecture. Textes et archives témoignent de l’importance qu’ils ont pris dès le Moyen Âge (et bien avant) dans l’imaginaire occidental. Les jugements esthétiques, les correspondances des acteurs du chantier, les ordres du commanditaire, les dessins des plans et des élévations, les factures et les prix-faits, les polémiques dont se font écho la poésie, les nouvelles, les romans ou les articles de journaux, tous ces documents jettent, chacun à sa manière, des lumières très diverses sur les pierres de l’architecture, du projet et de l’extraction à la mise en œuvre et aux finitions. L’archéologie puise dans les pierres du bâti une masse considérable de renseignement sur le chantier et la chronologie des travaux, grâce à l’étude notamment des traces du travail (empreintes laissées par les outils, vestiges des savoir-faire, erreurs et repentirs…), des marques lapidaires, des dimensions des blocs, de la géologie du monument etc. Les matériaux se trouvent aussi à la conjonction de la technique, de l’esthétique, que les siècles ont fait évoluer jusqu’à la rendre méconnaissable, et de notre culture. En d’autres termes, à la conjonction du passé et de notre présent, du dessin et de la matière. Or, justement, les relations entre architecture et matériaux sont loin d’avoir l’évidence qu’elles laissent paraître.