Les miroirs de la grandeur : Charles De Wailly décorateur chez Pierre-Étienne Bourgeois de Boynes, secrétaire d’État à la Marine

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29 juin 2022

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Alexia Lebeurre, « Les miroirs de la grandeur : Charles De Wailly décorateur chez Pierre-Étienne Bourgeois de Boynes, secrétaire d’État à la Marine », Livraisons d’histoire de l’architecture, ID : 10.4000/lha.4138


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En 1772, un an après sa nomination au secrétariat d’État à la Marine, Pierre-Étienne Bourgeois de Boynes acquiert l’hôtel de Valcourt, vaste demeure située au faubourg Saint-Martin. De noblesse récente, le ministre entend par une rénovation ambitieuse manifester sa nouvelle appartenance au premier cercle du pouvoir. Comme le roi et comme de grands seigneurs et ministres dans la décennie précédente, Bourgeois de Boynes tourne le dos au goût rocaille, jugé trop frivole pour un homme de son rang. Ces embellissements, restés jusqu’alors inédits, sont confiés à Charles De Wailly, l’architecte le plus en vue du moment, auréolé du succès de l’hôtel de Voyer d’Argenson. À l’hôtel de Boynes, De Wailly se distingue à nouveau par son faste et son originalité : dans le salon d’été, les murs recouverts de glaces font voler en éclat la perception de l’espace tandis qu’émergent sur les cheminées et les consoles de puissantes sphinges, souvenirs des créations de Jean Le Pautre. Si les glaces, très coûteuses, traduisent la magnificence du ministre, elles offrent aussi des effets fascinants qui révèlent l’attrait des élites pour un habitat sensible. Grâce à ces perspectives infinies qui concrétisent l’imaginaire piranésien et renvoient à l’expérience du sublime, l’architecte réussit à se démarquer des formes sévères de la grande manière tout en renouant avec une forme de solennité qui sied à la position éminente de son commanditaire.

In 1772, one year after being appointed as Secretary of the Navy, Pierre-Étienne Bourgeois de Boynes purchases the hôtel de Valcourt, a vast mansion located in the faubourg Saint-Martin. The Secretary of the Navy, who is of recent nobility, intends to underline his newly found closeness to power by means of an ambitious renovation. Thus, as it was done by the king and some influential lords and ministers over the past decade, Bourgeois de Boynes leaves the Rococo style behind, which is then deemed too frivolous for someone of his stature. Charles De Wailly, the most prominent architect at that time, who encountered success while working on the hôtel de Voyer d’Argenson, is entrusted with the embellishments in the hôtel de Boynes. There, De Wailly distinguishes himself once again with his sense of splendour and his originality. In the summer drawing room, the walls covered with mirrors give another meaning to space, while powerful sphinxes, like memories of Jean Le Pautre’s creations, appear on the mantelpieces and the console tables. If the very expensive mirrors reveal the wealth of the Secretary of the Navy, they also enable fascinating effects which reflect how attracted elites are to an environment that makes an impression on them. Thanks to these endless perspectives which give life to what Piranèse envisioned and remind us of feeling the sublime, the architect is able to detach himself from the strict shapes of the grand manner while reconnecting with a kind of solemnity that suits his patron’s distinguished status.

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