29 juin 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1627-4970
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1960-5994
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-Marie Guillouët, « Microarchitectures et figures miniatures du bâti au Moyen Âge », Livraisons d’histoire de l’architecture, ID : 10.4000/lha.4283
Depuis une génération, les historiens de l’art médiéval affirment que les profondes mutations politiques, culturelles et religieuses des sociétés européennes au cours de la période gothique se reflètent dans le langage de l’architecture. Du XIIIe au XVe siècle, le vocabulaire de l’architecture, dans ses formes réduites et miniatures, a envahi toutes sortes de matériaux et de supports, grâce aux échanges et aux transferts toujours plus nombreux entre les bâtiments, les décors monumentaux et les objets quotidiens ou de dévotion. Ce phénomène, que la recherche anglo-saxonne a d’abord qualifié d’ « architecturalisation », brouille progressivement les frontières entre l’architecture bâtie et les représentations qui en ont été faites, c’est-à-dire entre le bâtiment construit et les objets qui s’y réfèrent. Ainsi, le mode de surdimensionnement des bâtiments colossaux (celui qui s’attache d’abord aux cathédrales médiévales dans l’esprit de beaucoup) et celui des miniaturisations précieuses et savantes de la micro-architecture ne sont pas antithétiques. Au contraire, ils constituent deux aspects absolument interdépendants de toutes les « choses admirables » et partagent à ce titre le même destin.