1 février 2023
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Simon Ducros, « Architecture et urbanisme à Rabat au début du XXe siècle : le cas d’Adrien Laforgue (1871-1952) et de l’avenue Dar-el-Makhzen à partir des fonds d’archives du Protectorat marocain. », Livraisons d’histoire de l’architecture, ID : 10.4000/lha.4746
L’édification des villes nouvelles marocaines durant le Protectorat constitue une étape charnière pour l’histoire urbaine du Maroc et résulte d’une décision politique prise par le maréchal Lyautey, premier résident général entre 1912 et 1925. Pour mettre en place sa politique, il fait appel dès 1913 à l’architecte et urbaniste Henri Prost (1874-1959) afin de dessiner et organiser l’extension des principales villes du pays. Rabat, choisie comme capitale administrative, bénéficie des premières interventions. Pour mener à bien son projet, Henri Prost s’entoure dès 1914 d’une équipe composée d’architectes. Albert Laprade (1883-1978) est aujourd’hui le plus connu mais un des premiers à rejoindre le Maroc est Adrien Laforgue (1871-1952). Né à Montevideo, cet architecte sans formation officielle a peu construit avant son arrivée à Rabat en 1913. Pourtant, en quelques années, il contribue à l’édification de la ville nouvelle de Rabat, faisant évoluer son style d’un académisme convenu vers une architecture moderne, sous l’influence de Prost et de ses confrères présents sur place. Adrien Laforgue impose sa marque sur ce qui reste son intervention la plus notable, l’ordonnance de l’avenue Dar-el-Makhzen, actuelle avenue Mohammed V. Cette avenue constitue l’axe principal de la ville nouvelle et concentre les grands monuments de Rabat. S’il contribue à donner forme à cette avenue par la construction de la poste, la gare, la Trésorerie générale, les colis postaux, le palais de justice et la direction des P.T.T, Adrien Laforgue participe également à l’élaboration du cadre réglementaire de son ordonnance en fournissant les plans des édifices types à construire sur l’ensemble de l’axe. Cet article expose des recherches ponctuelles menées dans le cadre d’un stage international de l’INP dans les fonds du Protectorat aux archives nationales du royaume du Maroc, de la commune de Rabat et des descendants de l’architecte. Au-delà des théories liées à cet urbanisme déjà largement commentées, l’enjeu est d’analyser des fonds archivistiques encore peu exploités et d’apporter une relecture du processus d’urbanisation marocain mythifié par ses promoteurs et ses détracteurs à travers l’exemple d’un axe de circulation majeur de la capitale et d’un architecte qui n’a fait l’objet d’aucune étude malgré ses nombreuses interventions dans la capitale marocaine.