16 avril 2014
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Pablo Ansolabehere, « Reescrituras del terror », Cuadernos LIRICO, ID : 10.4000/lirico.1705
La terreur est une notion clé dans plusieurs des textes fondateurs de la littérature argentine, comme le démontrent, par exemple, Facundo de D. F. Sarmiento, Amalia de J. Mármol et plusieurs poèmes et textes en prose d’E. Echeverría. Dans ces œuvres la terreur définit, en principe, la forme d’entendre la pratique de la politique que l’on appelle la barbarie federal et surtout Juan Manuel de Rosas. Mais pour décrire, et surtout pour raconter cette terreur, les écrivains ont recours à des stratégies et des formes de représentation issues d’une tradition littéraire qui reconnaît sa dette envers le style gothique. Ce croisement entre terreur, littérature et politique persiste dans la littérature argentine du XXe siècle, surtout dans certains récits qui reviennent sur l’expérience de la dictature militaire qui gouverna l’Argentine entre 1976 et 1983. La dictature représente, en effet, le sommet local de la terreur politique du 20esiècle. C’est ainsi que des romans comme Los pichiciegos (1983) de Fogwill et Dos veces junio (2002) de Martín Kohan, réactualisent, chacun à sa façon, cette forme spécifique –argentine- de narrer la peur et la terreur de la politique (ou de cette autre manière de faire de la politique qu’est la guerre). Il s’agit d’une forme présente aux origines de la littérature nationale, une forme qui constitue un de ses signes distinctifs les plus secrets et les plus persistants.