11 juillet 2013
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Denis Ramond, « How to do Things with Screens? Anti-Pornography Feminism and Censorship », Revue LISA / LISA e-journal, ID : 10.4000/lisa.5253
Comment lutter contre certaines formes d’expression sans être qualifié de « moraliste » ? Afin de contourner l’importance capitale accordée par les juges américains à la liberté de parole, certaines féministes opposées à la pornographie ont utilisé la théorie des actes de parole pour démontrer les torts que les représentations pornographiques peuvent infliger aux femmes. Si la pornographie a le pouvoir d’agir de manière performative contre la parole des femmes, alors il devient possible de la combattre au nom de la liberté d’expression. Cet article tente de montrer que l’application de la théorie des actes de parole à la pornographie repose sur une confusion stratégique entre les acceptions juridique et linguistique du terme « speech ». Cependant, l’argument de ces féministes a le mérite de souligner les ambiguïtés de la notion de « freedom of speech » lorsqu’il s’agit de protéger des formes d’expression non discursives a priori, telles que les représentations pornographiques.