28 novembre 2013
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Maurice Couturier, « Novel and Censorship or Eros’ Bad Fait h », Revue LISA / LISA e-journal, ID : 10.4000/lisa.5436
En tant que « prodigieux laboratoire du désir », le roman moderne a très tôt été une cible de choix pour les censeurs. De fait, avec l’avènement de la subjectivité moderne et de la figure de l’auteur, le roman ne traite plus des structures de cohésion au sein du groupe mais exprime les forces pulsionnelles de l’individu. Afin de pouvoir parler librement de l’amour – qu’il soit sentimental ou sexuel – et contourner la censure, les romanciers ont très vite eu recours à des stratégies narratives et énonciatives de plus en plus sophistiquées, leur permettant de nier toute responsabilité auteuriale tout en laissant des traces textuelles que le lecteur peuvent déceler. Dès lors, la censure se définit comme la relation dialectique qui lie entre eux les différents protagonistes de la production et de la circulation d’un texte - à savoir l’auteur, l’éditeur, le censeur et le lecteur – chacun devenant l’exégète des désirs de l’Autre.