3 octobre 2016
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Jean-Luc Lioult, « L’œuvre d’Alan Berliner ou l’autobiographie comme l’affaire de tous », Revue LISA / LISA e-journal, ID : 10.4000/lisa.5596
Cinéaste indépendant fascinant et inclassable, Alan Berliner a consacré 25 ans à la réalisation de films qui le conduisent d’une réflexion sur la famille en général, à la mise en question de la sienne propre, puis à une interrogation sur son identité et enfin à son autoportrait en tant qu’artiste. Ces œuvres ne se conforment pas totalement aux normes habituelles des documentaires subjectifs ou autobiographiques. Historiquement parlant, Berliner peut apparaître comme un héritier de tendances diverses vers l’intimité et l’écriture de soi. Selon les critères formulés par Bill Nichols, ses œuvres affichent une forte réflexivité, et par la suite une performativité marquée. Mais surtout, il a développé un style qui lui est propre. Virtuose du montage, il crée des figures signifiantes sophistiquées, dissociant souvent le son de l’image pour faire apparaître des sens latents, des correspondances, des contradictions et des distorsions inattendues. Nobody’s Business, un portrait de son propre père (réticent), probablement son chef-d’œuvre, brasse l’Histoire, le récit de vie individuel, le psychodrame et la génétique, pour finalement nous convaincre que le personnel est universel.