13 juin 2014
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Adam Hanna, « John McGahern’s Photographic Eye », Revue LISA / LISA e-journal, ID : 10.4000/lisa.5996
Cet article explore les parallèles qui existent dans l’imagination de John McGahern entre l’art du photographe et sa pratique en tant que romancier. Dans son introduction à une collection de photographies historiques, il écrit : « elles donnent à voir une société à un moment et dans un lieu donné, et toutes les images sont choisies avec soin. Le fait que [le photographe] ait choisi de se concentrer sur une pauvre chaumière, une femme pieds nus sur le seuil d’une porte, deux jeunes filles dans leurs plus beaux atours du dimanche, est significatif, mais ce qui est encore plus révélateur de son talent est l’angle de la maison, le balai à côté de la porte, la position de la cage et la roue ». Mon point de départ est la citation ci-dessus, qui évoque immanquablement des techniques et des préoccupations qui caractérisent son travail comme romancier. Je prends ici en considération ce qui est « significatif » dans les reconstitutions intimes (et quasiment « photographiques ») de la vie domestique des personnages que donne à lire McGahern et je fais valoir que ses gros plans de la vie quotidienne en particulier fonctionnent comme autant de synecdoques de circonstances historiques et de forces sociales et économiques plus larges. Comme les photographies que McGahern décrit, ses romans « donnent à voir une société à un moment et dans un lieu donné » grâce à leur attention aux détails de la vie quotidienne. Mon analyse m’amènera à insister sur la conscience sociale et historique qui transparaît en filigrane dans l’œuvre de McGahern.