23 janvier 2015
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À partir du moment où, en 1981, Ken Livingstone occupe le poste de dirigeant du Greater London Council, il devient une menace permanente pour l’intégrité politique du Parti travailliste, jusqu’à ce que Mme Thatcher décide, en 1986, de supprimer cet échelon de gouvernance territoriale. L’antagonisme entre Livingstone, l’homme politique qui ne mâche pas ses mots, et le Parti travailliste atteint son paroxysme pendant la période qui précède les premières élections à la mairie de Londres de 2000. À l’issue de primaires truquées, Livingstone est acculé à présenter une candidature indépendante mais, malgré son exclusion du parti, il parvient à devenir le premier maire élu de la capitale. Depuis son siège à la tête de la mairie du Grand Londres (Greater London Authority), le « troisième homme » de l’Angleterre continue de défier le New Labour lorsqu’il considère que les choix politiques du gouvernement ne correspondent pas aux intérêts des Londoniens. Le succès de sa taxe « anti-embouteillages » renforce sa popularité et le New Labour le réintègre, quoiqu’à contrecœur, pour faire campagne en son nom lors des élections municipales de 2004. En dépit de cette manœuvre, Livingstone continue de défendre le droit de la GLA de développer des stratégies politiques en adéquation avec la décentralisation du pouvoir même si les signes de coopération avec le gouvernement se multiplient, surtout lorsqu’en juillet 2005, Londres se voit attribuer les Jeux Olympiques de 2012. Cette nouvelle approche de la cohabitation ne l’empêche toutefois pas de perdre les élections de 2008 lorsque Boris Johnson, le candidat conservateur, est élu maire de Londres. Cet article étudiera l’antagonisme entre Ken Livingstone et le Parti travailliste dans sa version ancienne et plus moderne. Le New Labour créa la mairie de Londres dans l’espoir d’en faire le relais idéal, dans la capitale, de son projet politique. S’il avait su à quel point ce poste était fait sur mesure pour Ken le « rouge », il y aurait sans doute réfléchi à deux fois.