7 septembre 2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1762-6153
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Pierre Beylot, « Une esthétique postmoderne : l’esprit kitsch dans The Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014) », Revue LISA / LISA e-journal, ID : 10.4000/lisa.9044
Qu’est-ce qui fait qu’un film est reconnu comme kitsch ? Est-ce que cela correspond à une intention esthétique ? À un certain nombre de traits stylistiques : artificialité assumée, extravagance, goût pour le recyclage des clichés, effets d’accumulation et de répétition ? Ou bien est-ce avant tout du côté du spectateur qu’il y a un goût ou au contraire une détestation du kitsch ? Le kitsch est-il affaire de style ou de regard ? Se situe-t-il du côté de l’analyse des représentations ou de la réception ? L’épithète est-elle toujours péjorative ou bien peut-elle être pleinement revendiquée ? Cet article rappelle quelques-uns des travaux auxquels la notion de kitsch a donné lieu dans le champ de l’histoire de l’art et des industries culturelles, puis aborde les questions que soulève le kitsch au cinéma au travers de l’exemple de The Grand Budapest Hotel (Wes Anderson, 2014). Caractéristique d’une rhétorique du kitsch, cet exemple permet également de s’interroger sur les critères de jugement de goût mobilisés par le spectateur d’aujourd’hui et de proposer une typologie des attitudes de réception de portée plus générale.