26 juillet 2019
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Mireille Raynal-Zougari, « Autoportrait du cinéaste en écrivain : Pedro Almodóvar », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.1875
Almodóvar recourt souvent à l’artifice, au kitsch, au queer pour signifier que les identités sont transitoires et les formes prises dans un mouvement permanent de transfert. Ses films n’opèrent pas une mise en récit illustrative de sa vie et il faut connaître l’homme à travers ses nombreux entretiens pour détecter les biographèmes mis en scène dans des situations qui correspondent à des moments de sa vie ou figurés plastiquement par des couleurs, des objets, des décors. Surtout, la cohérence de ses films tient à la présence de doublures, personnages d’écrivains ou de cinéastes, qui lui permettent de se mettre en scène et de se regarder. L’autobiographie d’un créateur s’y manifeste et l’autofiction s’y construit, dans la recherche de nouvelles identités décalées de la sienne. La réflexivité est à la fois rétrospective – autocitation, autopastiche, recyclage permanent de ses films – et prospective puisque la création s’y montre dans un processus dynamique inachevé.