15 février 2021
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Stéphane Gougelmann, « L’obscure clarté de Mademoiselle Giraud, ma femme », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.2427
Mademoiselle Giraud, ma femme (1870) d’Adolphe Belot, qui fit scandale à sa parution parce que l’adultère s’y déroule entre femmes, est un roman paradoxal : il refuse d’être franchement explicite mais met en scène des personnages souffrant d’être contraints au silence. Il prétend stigmatiser l’homosexualité féminine, mais le personnage lesbien semble valorisé et celui du mari trompé est ridiculisé. Il se veut mélodrame et tourne au vaudeville. Il appelle à une sauvegarde du mariage traditionnel et expose les travers de ses pratiques et de ses lois. Cette vérité subversive qui transparaît dans le négatif d’un roman qui se prétend édifiant nous amène à interroger ce parti-pris d’« obscurité » signalé en préface : il permet au romancier moins de souscrire à une morale commune que de relativiser voire de contredire ce qu’apparemment il énonce.