15 février 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0563-9751
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2273-0311
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marika Piva, « Ombres et fleurs : figures du sensible chez Chateaubriand », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.2566
Les Mémoires d’outre-tombe, sorte de catalogue des choses perdues, développent plusieurs thèmes traditionnels sur des modes changeants et entrelacent divers topoï d’une façon souvent inattendue. Le vanitas vanitatum, le memento mori et le carpe diem trouvent dans les fleurs et les ombres deux représentations classiques et presque banales qui, à travers la diffusion et la superposition de modèles reconnus et de figures de prédilection, condensent la dialectique qui caractérise l’ouvrage posthume de Chateaubriand, monument de papier consacré à sauver le souvenir. Ces emblèmes de la fragilité et de l’instabilité de la vie, couramment associés à la mort, permettent la transmission d’une sensibilité vibrante grâce à une écriture suggestive jouant sur le renversement et l’ambivalence. C’est justement le contraste le trait distinctif dans la remotivation de ces figures codifiées qui semblent constituer, pour l’auteur, une médiation de l’expérience sensible.