24 mai 2018
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Julien Roumette, « « La hausse des cris » : Romain Gary et l’irrespect carnavalesque », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.457
Romain Gary se définissait comme un « terroriste de l’humour ». Ses romans d’après guerre sont marqués par une amertume agressive née de l’effondrement de l’élan idéaliste de la Résistance, et qui se traduit par un humour noir grinçant, au ton et aux images très provocants. À partir des Racines du ciel (1956), il évolue vers un humour plus burlesque, à la défense duquel il consacre son essai sur le roman, Pour Sganarelle (1965). Le rire qu’il revendique alors est proche par bien des aspects des définitions du rire de carnaval analysées par Mikhail Bakhtine dans son étude sur Rabelais, parue également en 1965, notamment par le fait qu’il est porteur de valeurs positives et d’une foi en la vie. L’évolution de l’irrespect de Gary d’une certaine tentation nihiliste vers une tonalité plus parodique éclaire le développement de l’œuvre vers l’expression d’un burlesque idéaliste que couronnera la création d’Ajar.