15 mars 2018
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Sylvie Vignes, « Une appropriation de Madame Bovary par la nouvelle québécoise contemporaine dans Les Aurores montréales de Monique Proulx », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.529
Le roman Madame Bovary de Flaubert était déjà, à sa manière, une réécriture. Réécriture d’un fait divers tragique concernant l’épouse adultère d’un médecin de campagne, Mme Delphine Delamare. Échappant au contrôle que Flaubert aurait, semble-t-il, jalousement aimé garder sur elle, Emma Bovary, entre 1957 et nos jours, a accédé au statut de mythe moderne et ne cesse de donner le jour à de nouveaux avatars. Sans parler des autres arts qu’elle a pu féconder – du plus indigeste et indigent des romans-photos aux transpositions musicales, picturales et cinématographiques – elle a inspiré des « hypertextes » littéraires allant de la parodie la plus débridée à la réécriture la plus exigeante. Dans sa riche descendance outre-Atlantique, nous avons retenu ici la nouvelle « Madame Bovary » de Monique Proulx. La transposition dans un environnement résolument contemporain, l’épuration inhérente au choix générique et les occasionnelles notes d’un humour très moderne laissent selon nous intact l’essentiel : l’impérissable mythe que Flaubert a su faire naître.