5 mai 2022
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Henry Tourneux, « Le nom du souverain dans les parlers « kotoko » du Cameroun », Linguistique et Langues Africaines, ID : 10.4000/lla.732
Le groupe appelé « kotoko » est implanté majoritairement à l’extrême nord du Cameroun et marginalement au Tchad et au Nigeria. Il est composé de petits royaumes fortifiés bâtis, principalement à l’ouest du Bas-Chari et du Bas-Logone. Sa situation géographique morcelée en zone inondable a été propice à la dialectalisation de la langue. Politiquement, ces petites unités ont été tiraillées entre le royaume du Kanem-Borno et le royaume du Baguirmi. Dans la littérature, pour désigner les unités politiques kotoko, on parle tantôt de sultanats, de chefferies, de royaumes ou de principautés. Nous examinerons systématiquement les noms que les langues correspondantes nous offrent pour désigner le souverain. Les écrits scientifiques contemporains attribuent l’origine du nom kotoko du souverain au kanuri mây. Cette étymologie n’explique pas toutes les formes kotoko actuelles. Un détour par le kanuri ancien *magi nous renvoie à des langues tchadiques autres que le kotoko et pose la question de savoir qui a emprunté à qui. Est-ce le kotoko qui a emprunté au kanuri, ou est-ce le kanuri qui a emprunté au tchadique avant de restituer cet emprunt au kotoko ? Le nom du souverain à Logone-Birni semble donner des arguments à cette dernière hypothèse.