Les humanistes français, le roi et le tyran. Débats autour du tyrannicide au sein du milieu humaniste français, 1ère moitié du XVe siècle

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8 mai 2018

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Lucie Jollivet, « Les humanistes français, le roi et le tyran. Débats autour du tyrannicide au sein du milieu humaniste français, 1ère moitié du XVe siècle », Medievalista online, ID : 10.4000/medievalista.1641


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Le 23 novembre 1407, le meurtre avec préméditation de Louis d’Orléans, frère du roi Charles VI, par les sbires de leur cousin Jean de Bourgogne, remet la question du tyran et du tyrannicide au centre des débats entre intellectuels. En effet, après avoir avoué être le commanditaire du crime, Jean sans Peur revient sur ses déclarations et demande à une équipe de théologiens, dirigée par le normand Jean Petit, de préparer sa défense. Cette justification est exposée au public en 1408 et repose sur un argument repris au juriste-consulte Cassius: vim vi repellere licet. Louis aurait été un tyran dont le meurtre aurait été à la fois licite et juste. L’affirmation apparaît comme un écho des débats autour du tyrannicide qui agitent les humanistes italiens depuis la 2ème moitié du XIVe siècle. Mais l’actualité du crime rend la proposition de Jean Petit d’autant plus choquante que la justice royale se trouve paralysée face au refus de l’aveu. Devant l’incapacité de la justice publique à réagir, la famille et les proches du défunt n’ont plus d’autre choix que la vengeance pour obtenir réparation. Le milieu humaniste français, constitué d’humanistes avérés et reconnus, tels Nicolas de Clamanges, Laurent de Premierfait et Alain Chartier, et des universitaires, tentés par ce nouveau mouvement intellectuel, comme Pierre d’Ailly et Jean Gerson, réactivent la polémique italienne en l’adaptant au contexte: Qu’est-ce qu’un tyran? Quelle est la différence entre le tyran et le roi légitime? Est-il licite de tuer le tyran pour sauver le roi? Les humanistes et leurs amis cherchent la réponse la plus juste à ces questions, car l’enjeu est alors immense: la sauvegarde du royaume de France.

On November 23, 1407, the premeditated murder of king Charles’ brother Louis d’Orléans by the henchmen of their cousin John of Burgundy puts the question of the tyrant and tyrannicide at the center of intellectual debates. Indeed, having confessed to ordering the crime, Jean sans Peur goes back on his statement and asks a team of theologians led by the Norman Jean Petit to prepare his defense. This justification is exposed to the public in 1408 and is based upon an argument taken to the jurist Cassius: vim vi repellere licet. Louis was a would-be tyrant, so his murder was both lawful and good. This assertion seems to be an echo of the debates surrounding tyranicide raging amoung the Italian humanists for half a century. Due to the refusal of confession, the royal justice is paralized; therefore the Justification by Jean Petit is all the more shocking. Faced with the inability of justice, Louis’ family is left with no choice but vengeance. The French humanists milieu, which brings together acknowledged and famous humanists such as Nicolas de Clamanges, Laurent de Premierfait and Alain Chartier, and academics tempted by this new intellectual movement, such as Pierre d’Ailly and Jean Gerson, revive the controversy by adapting it to the context: who can be call a tyrant? What is the difference between a tyrant and a legitimate king? Is it lawfull to kill the tyrant as to save the king? The most appropriate answer to these questions must be found because what is at stake is no less than the French kingdom survival.

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