19 juillet 2018
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Soti Triantafyllou, « Athènes, ville mal aimée », Méditerranée, ID : 10.4000/mediterranee.9144
Pour la romancière grecque Soti Triantafyllou, la ville d’Athènes, comme d’autres métropoles méditerranéennes, souffre d’un mal chronique : l’absence d’une véritable politique d’urbanisme. L’État ne s’est pas préoccupé de préserver le patrimoine architectural hérité du xixe siècle et du début du xxe, et n’a pas cherché à réguler la construction privée. Livrée aux entrepreneurs, et sous la pression de l’augmentation rapide de la population, qui a doublé depuis 1960, la ville s’est développée de manière anarchique. Les banlieues résidentielles, prisées par les classes moyennes et supérieures, n’ont cessé de s’étendre vers le nord et le sud au détriment d’un centre progressivement vidé de ses habitants traditionnels et abandonné à des populations de faible niveau économique et culturel. Le cas d’Exarcheia est extrême ; du fait de la démission de l’État, ce quartier d’étudiants et d’artistes, mais aussi de professions libérales, est devenu ces dernières années une zone de non-droit, que la police évite et dans laquelle prospèrent les trafics en tout genre. Par comparaison, Thessalonique, balkanique plutôt que méditerranéenne, apparaît comme une ville plus chaleureuse, dotée d’une identité forte et aimée de ses habitants.