27 janvier 2020
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Bernard Mineo, « Contaminations culturelles dans le récit livien », Mélanges de l’École française de Rome - Antiquité, ID : 10.4000/mefra.6900
L’écriture de l’histoire à Rome est dès ses origines caractérisée par des effets de distorsion idéologique. Tite-Live n’hésite pas lui non plus à donner à son récit la forme que présuppose sa philosophie générale de l’histoire, ce qui ne manque pas au demeurant d’influer sur sa manière de traiter ses sources et ne laisse pas d’avoir un effet déformant. Cette contribution essaiera plus précisément d’établir comment le récit livien s’emploie à démontrer que les germes de la maladie destinée à produire le déclin de la cité sont introduits alors que Rome est encore engagée dans la phase ascendante de son histoire. Il nous a semblé que la prise de Syracuse par Marcellus jouait ce rôle pour le cycle historique livien, tandis que l’arrivée de Tarquin l’Ancien à Rome produisait le même effet à l’intérieur du cycle historico-légendaire, dont les mécanismes sont pensés de façon analogique. Lorsque la situation dialectique du développement de l’Vrbs s’y prêtait, Tite-Live a ainsi donné à quelques figures étrusques des caractéristiques propres au monde hellénistique, tel que prétendait le représenter une tradition conservatrice allant de Caton à Auguste.