14 avril 2023
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Fabien Théofilakis, « Humanitaire et captivité de guerre », Mélanges de l’École française de Rome - Italie et Méditerranée modernes et contemporaines, ID : 10.4000/mefrim.12253
Entre 1944 et 1948, la France a compté jusqu’à près d’un million de prisonniers de guerre allemands. Soldats de l’Allemagne nazie vaincue, ces captifs sont autant de corps et d’âmes à entretenir. Dans une France victorieuse mais qui peine à relever le défi humanitaire, l’assistance prodiguée à ces Allemands intéresse au-delà des frontières nationales : le Saint-Siège et son projet d’un Occident chrétien, mais aussi les Églises allemandes, la Commission œcuménique des Églises, la YMCA, le CICR. De la sortie du nazisme de ces prisonniers dépend en partie l’avenir de l’Europe : l’Allemand en captivité peut-il redevenir un bon catholique ? L’article montre qu’au-delà de la visée humanitaire, l’aide des Églises s’inscrit dans un projet pastoral et politique de sortie de guerre. En considérant les différentes échelles d’intervention, il évalue dans quelle mesure l’Église catholique a cherché à utiliser cette captivité de masse comme le temps d’une grande transformation. L’humanitaire a-t-il été la poursuite de la politique par d’autres moyens après 1945 ?