Maine de Biran, Leibniz et le virtuel

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18 mars 2016

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Marc Parmentier, « Maine de Biran, Leibniz et le virtuel », Methodos, ID : 10.4000/methodos.4529


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En 1819, Maine de Biran rédige une Exposition du système de Leibniz. Ce texte accorde une place centrale à la virtualité en l'associant à trois éléments-clés du système leibnizien : la monade miroir représentant « virtuellement » l'univers ; la conception dynamique de la substance constituée par une tendance virtuelle ; l'innéité des idées qui résulterait, aux yeux de Biran, d'une application de la dynamique et plus précisément du concept de la « force considérée comme virtuelle ». Ces trois références à la virtualité comportent donc un aspect problématique que l'article tente d'éclairer en s'appuyant sur le rôle que Maine de Biran lui-même fait jouer à la virtualité dans son propre itinéraire philosophique. En particulier, le Mémoire sur la décomposition de la pensée fait jouer un rôle central à la « force virtuelle » (virtual force) en tant que force préexistant au moi, et permettant d'échapper au substantialisme. La force virtuelle apparaît comme un concept malléable permettant de concilier deux concepts initialement antinomiques pour Biran, celui de substance et celui d'activité. Or c'est précisément aussi ce que fait la dynamique leibnizienne à ses yeux. La tentation est dès lors très forte d'attribuer ce concept-clé à Leibniz lui-même, d'autant plus que Jean Bernoulli, Emilie du Chatelet, D'Alembert, avaient déjà introduit la virtualité dans le lexique de la dynamique leibnizienne pour qualifier la force morte (dead force). Biran est ainsi conduit à reconstituer l'itinéraire intellectuel de Leibniz et à considérer que ce dernier a puisé son concept de force dans l'expérience de l'aperception (apperception), au sens biranien du terme.

In 1819, Maine de Biran wrote an article entitled Exposition du système de Leibniz. This text gives a central place to virtuality by linking three key elements of Leibniz's system: the monad mirror representing the universe ‘virtually’; the dynamic concept of the substance made up of a virtual trend; innate ideas that, in the eyes of Biran, would result from the use of dynamics and more specifically from the concept of ‘force considered as virtual’. These three references to virtuality have a problematic aspect that the present article attempts to pinpoint, relying on the role that Maine de Biran himself attributed to virtuality in his own philosophical itinerary. In particular, the Mémoire sur la décomposition de la pensée gives a central role to ‘virtual force’ as a force pre-existing to me, that allows him to avoid substantialism. Virtual force seems to be a malleable concept that helps to reconcile two initially contradictory concepts for Biran, that of substance and that of activity. Yet, this is precisely what Leibniz's dynamics does in his eyes. Therefore, the temptation to attribute this key concept to Leibniz himself is strong, all the more so as Jean Bernoulli, Emilie du Chatelet and D'Alembert had already introduced virtuality in the vocabulary of Leibniz's dynamics to qualify the dead force. Biran is thus led to reconstruct the intellectual itinerary of Leibniz and to consider that Leibniz drew his concept of force from the experience of apperception, in the sense Biran meant it.

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