Cogito et connaissance de soi introspective

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8 mars 2018

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Résumé Fr En

Je soutiens dans cette étude que la notion de connaissance de soi introspective est au centre du Cogito de Descartes. À la suite de Hintikka, de nombreux commentateurs, dans la tradition analytique, se sont concentrés sur la justification de l’énoncé « j’existe », en lien avec l’énoncé « je pense », sans chercher à proposer une explication unifiée mettant en évidence la structure de l’argument cartésien ni son lien essentiel avec la connaissance de soi introspective. Par ailleurs, certaines des théories de la connaissance de soi aujourd’hui les plus influentes, en particulier celle de Gareth Evans, se sont développées en réaction à une image supposée « cartésienne » de l’introspection héritée de Gilbert Ryle. Dans ce contexte, l’interprétation du Cogito proposée par Christopher Peacocke pourrait se révéler un jalon essentiel dans l’histoire des lectures de Descartes. Selon Peacocke en effet, on peut défendre résolument le Cogito tout en rejetant l’idée d’un accès privilégié à un monde intérieur. Je soutiens que l’approche rationaliste de Peacocke permet de reconstruire le Cogito d’une façon cohérente et satisfaisante, mais que s’il donne une explication particulièrement convaincante du passage de « je pense » à « j’existe », il échoue à fonder une théorie cartésienne unifiée de la connaissance de soi introspective.

In this paper, I claim that self-knowledge is at the heart of Descartes’s Cogito. Following Hintikka, many commentators have focused their attention on the rational link between « I think » and « I exist », without proposing a unified account of the Cogito that could shed light both upon its structure and upon the essential role played by introspective self-knowledge. In addition, many contemporary theories of self-knowledge, inspired by Gareth Evans’ influential transparency intuition, have been put forward as reactions against a supposedly « Cartesian » image of introspection. In this context, Peacocke’s recent vindication of Descartes’ argument could prove to be a crucial milestone in the history of the Cogito’s readings. Departing boldly from Gilbert Ryle’s interpretation of Cartesian introspection as involving a privileged access to an inner world, Peacocke claims that the certainty of the Cogito is due to the very identity of the concepts involved in it. On this rationalist reconstruction, the transition from « I think » to « I exist » can be seen as both rational and non-inferential, and I argue that this could lead to a new understanding of the debate on the inferential character of the Cogito. I also argue, ultimately, that Peacocke does not deliver a fully unified theory of introspective self-knowledge.

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