“We'll let the gooks play the Indians”

Résumé En Fr

This article focuses on the representation of the frontier myth as an ideological bias shaping one’s perception of the Vietnam War in Stanley Kubrick’s 1987 Full Metal Jacket. This article argues that whereas various Vietnam War films released prior to Full Metal Jacket depicted the frontier myth as a distorting lens imposed upon the reality of the conflict, the specificity of Kubrick’s film lies in its depiction of the myth as a narrative believed by no one, yet actively playacted by everyone. Such a paradoxical endurance of a discarded myth is examined through Jean Baudrillard’s notion of ‘’hyperreality’’, which sheds light on the metafictional and phenomenological dimensions of Full Metal Jacket as an exploration of both the impossibility to access an unbiased perception of reality and the attractiveness of representation.

Cet article examine la façon dont Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987) dépeint le mythe de la frontière comme un biais idéologique ayant façonné la perception de la Guerre du Vietnam. Il suggère que tandis que plusieurs films centrés sur cette guerre et sortis avant l’œuvre de Kubrick font de la frontière un mythe déformant la réalité dont il s’agit de dénoncer les effets illusoires, Full Metal Jacket présente quant à lui le mythe comme un grand récit auquel personne ne croit, mais que tout le monde s’empresse néanmoins de simuler. La survivance paradoxale d’un mythe pourtant décrédibilisé est examinée à travers le prisme de la notion « d’hyperréalité » telle que définie par Jean Baudrillard. Cette étude met l’accent sur la dimension phénoménologique et métafictionnelle de Full Metal Jacket, film qui explore l’impossibilité d’accéder à une réalité objective tout en interrogeant le pouvoir d’attraction de la représentation.