Poems from the interval: violence in Ted Hughes’s animal still-lifes

Fiche du document

Date

6 avril 2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Miranda

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6559

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Mathilde La Cassagnère, « Poems from the interval: violence in Ted Hughes’s animal still-lifes », Miranda, ID : 10.4000/miranda.51915


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Dans les « natures mourantes » du poète Ted Hughes, la pulsion scopique telle qu’elle se manifeste dans les natures mortes traditionnelles s’inverse en soumettant l'œil humain au regard pétrifiant de la bête morte ou à l’agonie. Ce faisant, le texte s’ouvre pour opérer la genèse d’une créature hybride, créature des intervalles où se croisent, se métissent langage humain et corps animal en un va-et-vient entre la vie et la mort, dans une dimension semblable au bardo — terme tibétain désignant cet « intervalle entre deux états » où le chaman en transe est violemment mis à mort par un animal démoniaque afin de renaître sous une nouvelle forme. Il semblerait ainsi que les natures mourantes issues de ces intervalles aient été conçues par Ted Hughes pour l’intervalle que nous traversons, cette ère charnière nommée Anthropocène et dans laquelle notre civilisation menace de s’autodétruire : ces poèmes mettent en œuvre une transformation profonde de notre relation aux animaux, à la nature, comme autant de signes d’alerte avant le point de non-retour. Le présent article a pour but d’analyser le triple processus — inversion de la pulsion scopique, croisement humain-animal, mort régénératrice — par l’étude de trois natures mourantes parmi les plus violentes de Ted Hughes : « Pike », « The Jaguar » et « Second Glance at a Jaguar ».

In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting the human eye under the dying beast’s petrifying gaze. So doing, the poem entwines human and animal into an interval creature entangling human language and animal body, thriving between life and death, in a dimension akin to the bardo—in Tibetan, the “interval between two states” where the shaman is violently put to death by an animal demon to be resurrected as a new lifeform. Hence Hughes’s still-lifes are not only from the interval, but also for the interval period we are going through—the pivotal era known as the Anthropocene, and whose denouement could be self-destructive for our civilization—: they propose profound transformations in our relationship to nature before we reach the point of no return. This paper will illustrate the triple process (reversed scopophilia, human-animal entanglement, dying as a regenerating experience) through three of Ted Hughes’s most violent animal still-lifes: “Pike,” “The Jaguar” and “Second Glance at a Jaguar.”

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en