19 avril 2017
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Alexander Howard, « Keep on Waking : Charles Henri Ford, Camp, and Surrealism », Miranda, ID : 10.4000/miranda.9812
Cet article porte sur le poète, romancier et éditeur américain homosexuel Charles Henri Ford (1908-2002). Il s'intéresse d'abord à son premier magazine, Blues : a Magazine of New Rhythms (1929-30), pour retracer le lien et l’apport de Ford au surréalisme et souligner l’influence de Blues sur la façon (surréelle) dont Ford associe production culturelle et praxis éditoriale. C’est également dans les pages de Blues que Ford commence à expérimenter une poétique queer, et plus précisément camp, qui va considérablement influer sur sa conception du surréalisme dans les années trente et quarante. A cette période, Ford se donne pour mission de « mettre au jour » le surréalisme de Breton pour le porter à la connaissance du public américain. Dans le même temps, il propose de transformer le surréalisme selon sa propre vision du camp : sans rien ôter au sérieux de la démarche surréaliste, il cherche à en exagérer les absurdités et les excentricités (au fort potentiel queer), comme le montre sa grande aventure éditoriale, View, dans les années quarante. A travers cette revue (1940-47), Ford poursuit son projet de diffuser et transformer (via l’esthétique camp) le surréalisme aux Etats-Unis. A la lumière de la production poétique à la fois variée et éminemment originale de Ford, il apparaît que ce passeur trop longtemps négligé a activement contribué à l’émergence d’une sensibilité résolument surréaliste (et que l’on peut qualifier de camp) au sein de la culture américaine de l’après-guerre.