19 avril 2017
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Daniel Warzecha, « C.S. Lewis’s parables as revisited and reactivated biblical stories », Miranda, ID : 10.4000/miranda.9890
Partant de l’analyse conceptuelle de Paul Ricœur sur les paraboles de l’Évangile, le propos de cet article vise à montrer comment C.S. Lewis (1898-1963) a recours à la parabolisation pour métaphoriser son discours apologétique. Par sa réécriture de textes fondateurs (récits cosmogoniques, scènes de tentation dans un jardin, répétition de la chute, expériences de conversion intérieure) qu’il insère dans sa fiction (Pilgrim’s Regress, Chroniques de Narnia, Perelandra), Lewis se réapproprie ce patrimoine esthétique et religieux qu'il réactive en y introduisant son expérience personnelle singulière (sa quête/conversion esthétique, philosophique et religieuse), qui, elle-même entre en résonance avec l'expérience universelle (celle de Saint Paul ou de Saint Augustin). Par son exemplarité, cette performativité de la parabole lewisienne, s'inscrit comme un maillon de plus dans la chaîne des expériences humaines (Ladrière). Ainsi la parabole lewisienne est-elle surdéterminée par son intertextualité et par les différentes strates subjectives auxquelles elle fait allusion : expérience originelle, expérience personnelle (de l’auteur), invitation au lecteur à vivre la même chose. La parabole évangélique rend compte d’un double mouvement : le royaume de Dieu se met en scène au travers de l'histoire (« story ») de Jésus qui s'inscrit elle-même dans l'histoire (« history ») des hommes et devient ainsi l’histoire du salut (à la fois « story » car racontée comme un conte/récit et « history » par sa dimension universelle). A un moindre degré, la parabole lewisienne décrit et décline cette même oscillation : mise en scène des différents acteurs dans une histoire singulière et universelle.