19 avril 2017
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Gilles Couderc, « Ritual and parable in Britten’s Curlew River », Miranda, ID : 10.4000/miranda.9897
Benjamin Britten se définit comme un « musicien de circonstance » et certaines de ses œuvres sont composées pour des commémorations ou des cérémonies civiles ou religieuses qui obéissent à des rituels particuliers. Comme compositeur d’opéra, genre qui met en scène des rites et qui possède ses propres rites, Britten était sensible à la notion de rituel auquel il souhaite toujours associer la participation active du spectateur. Il appartient aussi à la « génération Auden », le poète, ami et mentor des années 1930, qui pratique l’art de la parabole. Aussi, il n’est guère surprenant qu’il donne à Curlew River (La Rivière au coulis), son adaptation de la pièce du théâtre No, Sumidagawa, qui transpose le rituel du drame japonais chez une communauté de moines des Fens anglais avant la conquête normande, le sous-titre de Parabole pour être jouée à l’église (Parable for church performance). Se fondant en partie sur l’analyse de l’art de la parabole par son contemporain et ancien collaborateur, le poète Louis McNeice, autre membre de la Génération Auden, cette étude se concentrera sur l’intégration des caractéristiques de la parabole —souci de pédagogie, appel à des textes prescripteurs, création d’un monde particulier, connaissance et accueil de l’Autre— , aux rituels de l’opéra et sur le message œcuménique du compositeur qui laisse cependant transparaître les inquiétudes de Britten sur la place de l’artiste et du déviant dans la société de son temps.