5 juillet 2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1252-6576
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5388
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Matthias Stadelmann, « The Russian Revolution in German Historiography after 1945 », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.10066
Cet article retrace les voies empruntées par l’historiographie ouest‑allemande sur la révolution russe après la grande césure de 1945. L’historiographie allemande sur la Russie dut alors se risquer à de nouveaux départs au‑delà des paradigmes nationaux socialistes de perception. À l’époque, les historiens se concentraient sur les activités politiques, les perspectives de développement d’une monarchie constitutionnelle en Russie et la force destructrice du bolchevisme. Le tournant général vers l’histoire sociale a aussi conduit à un changement radical dans l’interprétation de 1917. Les chercheurs se sont mis à problématiser les structures apparemment déficientes de la « Vieille Russie » et ont fait glisser leur perspective, celle‑ci passant de l’État et de la politique aux besoins et aux intérêts de la société. Ils en ont conclu que les bolcheviks avaient pu l’emporter, seulement parce qu’ils avaient bénéficié d’un soutien considérable de la part des masses. Dans l’ensemble, l’attitude envers les préoccupations bolcheviques était plutôt favorable ; parfois le balancier se plaçait sur la position marxiste léniniste : l’influence de l’historiographie est‑allemande n’y était pour rien, cela résultait de l’ambiance « progressiste » largement répandue au sein des jeunes générations de l’Allemagne fédérale. Cependant, vers la fin des années 1980, l’attrait fascinant de l’Union soviétique s’est éteint. Les historiens allemands eurent alors à choisir entre deux voies : celle des descriptions et des évaluations générales de l’événement révolutionnaire ou celle des essais d’approches culturelles et historiques. Mais cela n’a engendré aucun nouveau récit sur 1917. Que des approches comparatives sur le long terme conduisent à une relance de la recherche innovante sur 1917, même en cette année anniversaire 2017, ne semble pas encore concevable.