27 mars 2018
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Kevin M. Kain, « “New Jerusalem” in Seventeenth-Century Russia », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.10099
La création par le patriarche Nikon, et avec l’appui du tsar Aleksej Mihajlovič, du monastère de la Résurrection de la « Nouvelle Jérusalem » reflète l’image qu’avait de soi la Russie en tant qu’une nouvelle Terre sainte et ses relations avec l’Orient orthodoxe au xviiesiècle. Dans cet article, l’auteur identifie les paradigmes « byzantins » guidant la visualisation du patriarche de l’histoire du Salut au monastère de la Résurrection et montre dans quelle mesure la construction du monastère et les réactions qu’il a suscitées étaient influencées par les hiérarques grecs de Moscou. Nikon a conceptualisé le monastère comme une « image » ou une « icône » de la Terre sainte en se basant sur des textes faisant autorité, le décret du septième concile œcuménique, le Synodikon, le Skrizhal´ et certains textes « historiques ». La réalisation de la Nouvelle Jérusalem du patriarche impliquait à la fois de reproduire les prototypes de Palestine et, pour les Romanov, de rejouer la construction de la Terre sainte originale par l’empereur Constantin et sa mère Hélène au ivesiècle. Le concept de Nouvelle Jérusalem russe et les prétentions des Romanov à l’héritage byzantin étaient interdépendants et se confortaient mutuellement. Si les accusations contre la Nouvelle Jérusalem initiées dans les années1660 par les hiérarques orientaux dans le but d’obtenir la disgrâce et la condamnation du patriarche et de sa fondation furent adoptées par les vieux croyants dissidents, elles furent rapidement rejetées par la hiérarchie russe et par les Romanov, qui ressuscitèrent l’idée de la « Nouvelle Jérusalem » et accordèrent leur faveur au monastère éponyme pendant des siècles.