29 juin 2018
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Maya B. Lavrinovich, « A Servant of Two Masters? », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.10238
Cet article étudie les premières étapes de la carrière d’Aleksej Fedorovič Malinovskij qui, en 1814, devint chef des archives du Collège des Affaires étrangères à Moscou. Les archives et diverses correspondances allant des années 1780 au tout début des années 1800 dévoilent ses liens avec des aristocrates tels qu’Aleksandr Romanovič Voroncov et Nikolaj Petrovič Šeremetev et avec certains officiels parmi les plus haut placés de l’Empire (comme le vice‑chancelier Ivan Osterman). Ces nobles étaient disposés à étendre leur patronage à ce secrétaire de bas rang des archives, fils d’un prêtre moscovite. Les stratégies de carrière qu’il poursuivit dans le domaine du patronage allaient de pair avec celles qu’il menait dans le domaine des hiérarchies formelles et n’étaient pas moins importantes. Il chercha à obtenir le statut de noble de sorte à acquérir des terres et des serfs pour s’ancrer symboliquement dans l’élite. Pour devenir membre à part entière de celle‑ci, il épousa Anna Islen´eva, une nièce des Voroncov qui devint une riche héritière en 1810. Plus tard, il donna sa fille en mariage au prince Dolgorukov, un parent éloigné des Šeremetev, formalisant ainsi sa relation avec les familles de ses deux protecteurs. Une étude détaillée de l’évolution de sa carrière prouve bien que, même si changer de classe sociale était un choix juridique possible en Russie impériale, Malinovskij ne dut le succès de son ascension sociale qu’à son habileté à manœuvrer au sein de ce réseau de patronage fondé sur la réciprocité et l’intérêt mutuel.