2 mars 2020
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Fabian Lüscher, « Romashka and the Power of Conversion », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.11229
Dans les années 1960, les réacteurs nucléaires apprirent à voler. Les deux technologies déterminantes de la guerre froide, le nucléaire et la conquête spatiale, fusionnèrent pour former des projets spatiaux nucléaires. Après que Sputnik 1 et Lajka eurent lancé la course vers l’espace en 1957, les possibilités de lancer des programmes spatiaux innovants semblèrent quasiment illimitées. Dans le sillage de la campagne américaine Des Atomes pour la paix, le secret entourant le nucléaire fut partiellement levé, ce qui permit des échanges très limités d’information à partir des années 1950. C’est dans ce contexte qu’en 1964 à Moscou fut lancé Romaška, le tout premier réacteur‑convertisseur nucléaire. Bien qu’il ne fût qu’un prototype jamais utilisé dans l’espace, il devint un joyau du savoir‑faire scientifique et technologique de l’URSS et suscita une attention considérable dans le monde. L’auteur examine les projets spatiaux nucléaires soviétiques, plus particulièrement l’histoire de Romaška, et propose un examen de l’histoire nucléaire avec un concept analytique intégré : il étudie l’histoire de l’énergie nucléaire spatiale en tant qu’expression de l’internationalisme nucléaire soviétique et met l’accent sur l’interaction de différents facteurs tels que le double usage potentiel du nucléaire dans l’espace, les occasions de partage du savoir et les limites de sa circulation dans un contexte de secret absolu et de sincérité limitée, l’importance des experts qui agissaient en tant qu’intermédiaires culturels entre l’URSS et l’« Ouest », et les idées consacrées sur les communautés épistémiques et sur les débats sur la politique scientifique.