De l’abus de l’historiographie

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15 janvier 2007

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Francine-Dominique Liechtenhan, « De l’abus de l’historiographie », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.41


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Jusqu’au règne de Pierre le Grand, les « spécialistes » de la Moscovie se référaient à une histoire aléatoire du pays, empreinte de références légendaires ou bibliques, pour marginaliser les Russes, voire les exclure du système des nations européennes. Les philosophes des Lumières profitèrent de ce manque d’informations pour inventer le mythe d’une Russie modèle du Progrès et de la Raison ; afin de rehausser l’oeuvre du grand homme, on coupa la Russie moderne de ses racines moscovites. L’appel d’historiens comme Schlözer, soucieux d’exploiter et de classer des sources nouvelles afin de rédiger une « vraie » histoire de Russie, tomba rapidement dans l’oubli. Après 1789, partir en Russie relevait d’une attitude politique (quête d’un appui contre les idéaux révolutionnaires ou justification de la Terreur par la dénonciation de l’autocratie) ; on redécouvrit les textes sur la Moscovie, on y puisa des arguments majeurs pour ou contre ce pays, mais jamais neutres.

Historiographical abuse. Approaches to the history of Russia from Herberstein to Custine. – Until the reign of Peter the Great, “specialists” of Muscovy relied on an obscure history of the country rife with legends and biblical references. Their intent was to marginalize Russians, even to leave them out of the system of European nations. Philosophers of the Age of Enlightenment took advantage of this lack of information and invented the myth of Russia as a model of Reason and Progress. In order to enhance Peter’s achievements, they cut off modern Russia from its Muscovite roots. Historians such as Schlözer who called for classifying and exploiting new sources in order to write a “real” history of Russia went unheeded. Going to Russia after 1789 was a political statement: one was either seeking support against revolutionary ideals or trying to justify the French Terror by denouncing autocracy. Texts on Muscovy were rediscovered and used as a source of major arguments in favor of or against the country, and not for an objective study.

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