15 janvier 2007
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1252-6576
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5388
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ben-Cion Pinchuk, « The shtetl », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.55
Le shtetl, centre urbain ethnique au cœur de l’Empire russe. – L’Empire russe était un État multi-ethnique. Les minorités nationales et religieuses y préservaient généralement leurs héritages culturels distinctifs tout en cohabitant avec la nationalité russe majoritaire. En général, les autorités ne tentaient pas de modifier les centres urbains situés dans les territoires nouvellement annexés. Les trois partages de la Pologne provoquèrent l’apport massif d’une nouvelle population, la population juive, au nombre déjà élevé des minorités nationales et religieuses. Cette population vivait en grande partie dans des petites villes, des shtetls en yiddish, qui constituaient les principaux centres urbains des provinces occidentales de l’empire. Jusqu’aux dernières décennies du XIXe siècle, les Juifs constituèrent la majorité absolue de la population dans les myriades de petites villes situées sur le territoire essentiellement agricole qui s’étendait de la mer Baltique à la mer Noire et connu sous le nom de « zone de résidence » juive. Leur supériorité démographique conférait à ces petites villes un coloris national, si bien qu’étrangers de passage et voisins considéraient celles-ci comme des « villes juives ». L’aspect des villes et de leurs habitants, les intonations du yiddish et le rythme de la vie quotidienne constituaient autant d’indicateurs de la spécificité ethnique de ces villes marquées par la rencontre de la civilisation juive avec ce monde agricole à dominante slave. Les shtetls formaient donc au cœur de l’Empire russe des centres urbains qui se distinguaient par leur spécificité ethnique.