19 décembre 2016
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DAVID R. SHEARER, « Social disorder, mass repression, and the NKVD during the 1930s. », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.8465
Le désordre social, la répression de masse et le NKVD pendant les années 1930.Dans cet article, nous étudions l’évolution de la politique soviétique de répression de masse pendant les années 1930. Au début de la décennie, les dirigeants du parti et de l’OGPU menèrent des campagnes de répression de masse contre des classes jugées hostiles, en particulier les petits propriétaires terriens. Pendant la collectivisation et la dékoulakisation, la répression de masse fit partie d’une guerre de classes dont le but était d’asseoir le pouvoir soviétique et d’installer la dictature du prolétariat. Ironiquement, la « victoire » du socialisme en 1933 et 1934 marqua non seulement la fin de la guerre des classes mais aussi la fin de toute prétention à une forme de répression de classe. Au milieu de la décennie, les autorités se servirent de la répression de masse pour gérer la criminalité et le désordre social et, plus tard, les dangers que semblait représenter la contamination ethnique et nationale. La répression de masse servit alors principalement à redistribuer la population, à former des identités nationales politiquement acceptables, à protéger les frontières et à imposer une discipline sociale et économique sur la société soviétique. Avec la peur d’une opposition politique intérieure et l’imminence de la guerre, la brutalité de cette répression augmenta en 1937 et 1938, conférant aux grandes purges de ces années leur caractère particulier et leur virulence.