19 décembre 2016
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Mohail M. KROM, « La monarchie russe à la lumière de la crise politique des années 1530-1540 », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.8795
L’auteur soutient que les crises politiques peuvent être considérées comme des « expériences » menées par l’Histoire elle-même : elles éclairent le fonctionnement d’un système politique qui, lorsque la situation est « normale », demeure opaque. Ainsi, une analyse minutieuse de la crise politique des années 1530-1540, crise provoquée par la minorité d’Ivan IV, peut nous aider à mieux comprendre la monarchie médiévale russe. Cette crise, en effet, jette un jour nouveau sur le rôle du souverain dans le système politique et sur les fonctions de ses conseillers et de ses clercs. L’auteur conclut que les prérogatives imprescriptibles du souverain comprenaient le contrôle exercé sur l’élite aristocratique ainsi que la représentation de l’État dans les relations extérieures. Pour ce qui était de l’administration au jour le jour, elle était confiée à un groupe encore embryonnaire de bureaucrates (une proto-bureaucratie) : les maîtres de l’Hôtel, les trésoriers, les secrétaires (d´jaki). Ces administrateurs professionnels disposaient d’un réel pouvoir, mais en termes de dignité et de prestige ils étaient éclipsés par les aristocrates titulaires du grade le plus élevé de la cour, celui de bojarin. Enfin, comparée à d’autres monarchies du xvie siècle, la grande-principauté de Moscou semble plutôt archaïque, ce qui ne veut pas dire immuable : bien au contraire, le milieu du xvie siècle est une époque de changements rapides et profonds.