19 décembre 2016
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HERIBERT TOMMEK, « J. M. R. lenz à Moscou et le projet d’une « république des savants » », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.8827
L’article éclaire le projet de Lenz à partir à la fois du parcours personnel de son auteur et du contexte de l’époque. Ainsi cette « république des savants », liée étroitement aux cercles maçonniques moscovites et qui a sans doute connu une existence éphémère, s’inspire largement de la Deutsche Gelehrtenrepublik qu’un autre auteur du Sturm und Drang, Friedrich Gottlob Klopstock, fonda à Mannheim quinze ans auparavant. Elle s’inscrit dans la continuité de la démarche de Lenz (qui avait fondé sur son modèle une Société allemande à Strasbourg), tout en reflétant l’esprit du temps par l’introduction de certains principes d’égalité en écho aux idées venues de France et d’Amérique, et en s’adaptant aux réalités russes. Il en résulte le projet d’une société littéraire, qui, par désir d’harmonie universelle (et, implicitement, du maintien de l’ordre établi), réunit les représentants des diverses couches (« états ») de la société pour faire œuvre commune d’éducation et d’amélioration de la vie de la cité. Bien que Lenz soit convaincu des bienfaits de l’absolutisme éclairé et grand admirateur de Catherine, son projet s’insère néanmoins dans le cadre des initiatives culturelles privées prises alors par des cercles de la noblesse russe en dehors de la sphère officielle de l’État et qui, dans le domaine culturel, tentent de s’affranchir de sa tutelle.