Malaise dans la culture juridique libérale en Russie après 1905

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19 décembre 2016

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Michel Tissier, « Malaise dans la culture juridique libérale en Russie après 1905 », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.8995


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La littérature politique de masse naquit en Russie pendant la révolution de 1905. Une de ses composantes concernait les libertés individuelles et leur place dans l’ordre juridique. Les brochures sur ce thème constituaient une sorte de pédagogie des libertés. Celle-ci révèle la vitalité de la culture juridique libérale, centrée sur la valeur universelle accordée aux droits individuels et sur la primauté du droit. La pédagogie des libertés resurgit en 1917, presque inchangée, mais elle est alors dépassée par des discours particularistes qui la rendent inaudible. Ce décalage est en partie la conséquence d’un malaise dans la culture juridique libérale après la révolution de 1905. Il affectait la façon dont les libéraux envisageaient la question de l’éducation aux libertés d’une part, au droit de l’autre. La contribution du juriste B. Kistjakovskij au recueil Vehi en 1909 révèle la tension entre pédagogie des libertés et éducation au droit, même s’il ne reconnaissait pas que cette tension était interne au projet éducatif de la culture juridique libérale. Kistjakovskij proposait une solution pour dynamiser ce dernier : renforcer l’influence des professionnels du droit. Mais cette solution s’est heurtée à de nombreux obstacles. La solution de la vulgarisation, la plus typique jusque-là de l’application à la culture juridique du tropisme éducatif des élites russes, fut globalement abandonnée par les libéraux. Cela permet de comprendre pourquoi la pédagogie des libertés en 1917 ne fut qu’une copie sans lendemain d’un discours daté.

The problem with liberal legal culture in Russia after 1905: popularizing the freedoms and the lawMass political literature was born in Russia during the 1905 Revolution. Individual freedoms and their place in the law were one of its important topics. The booklets that dealt with this subject amounted to some sort of pedagogy of freedoms. This pedagogy shows the vitality of the liberal legal culture of the time, which centred on the universal value of individual rights, as well as on the primacy of the law. In 1917, this pedagogy of freedoms was used again, almost unchanged, but it was overwhelmed by other more specifically targeted discourses, sinking the universal stance. This gap between the two literatures in 1917 is due to a problem that affected the liberal juridical culture after the 1905 Revolution. There was an inconsistency between the teaching of freedoms, on the one hand, and of the law on the other hand. This tension is underlined by B. Kistiakovskii’s contribution to the 1909 Vekhi collection, even if he was unwilling to own such a discrepancy in the liberal pedagogical project. Kistiakovskii did suggest strengthening the said project by reinforcing the influence of professional lawyers. However, this solution encountered many obstacles, and the method of popularization, heretofore the most typical way of meeting the Russian elite’s demand of legal culture, was almost entirely abandoned by the liberals. This allows us to understand why the pedagogy of freedoms in 1917 was nothing but a sterile repetition of an outdated discourse.

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