Lignages et pouvoirs locaux

Fiche du document

Date

19 décembre 2016

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1252-6576

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5388

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess

Résumé Fr En

La structuration des appareils politiques en fonction des relations de parenté dans les régions d’élevage à forte majorité kirghize était connue des autorités de la République autonome kirghize tout comme du pouvoir central soviétique et était pensée comme un véritable frein à la construction de l’État et de la société soviétique. À la fois instrumentalisé par les dirigeants et stigmatisé dans les discours officiels, ce phénomène s’inscrivait dans l’expérience impériale de cooptation des élites traditionnelles. Aussi, durant sa mise en place en Asie centrale pastorale, le pouvoir soviétique fut-il confronté au défi de fonder son autorité sur une adhésion idéologique et, ipso facto, de rompre cette logique coloniale. Pourtant, à la faveur de l’indigénisation, la politique bolchevique a conduit à faire entrer la société kirghize dans les organes du jeune État soviétique. L’introduction d’une culture politique et de pratiques fondées sur l’usage de la parenté influença directement les modalités de mise en place et d’exercice du pouvoir dans les appareils de régions, de districts et de village. Les interactions entre les critères de légitimité soviétiques et autochtones, l’instrumentalisation réciproque des solidarités lignagères et des fonctions offertes par les nouveaux organes locaux ont été au fondement du processus de soviétisation de la Kirghizie. En même temps, les sources utilisées pour cet article (archives d’état, archives du Parti, archives d’oblast´, rapports OGPU) montrent aussi à quel point les lignages étaient un enjeu de surveillance et de répression, et par conséquent comment, dans le contexte de la collectivisation et du début de la sédentarisation, ils ont pâti du Grand Tournant stalinien.

Lineages and local power : The indigenization in Soviet Kyrgyzstan in the 1920s and 1930sPolitical apparatuses of cattle-rearing areas with a mostly Kyrgyz population were structured according to family ties -- a fact that did not escape the notice of either the Kyrgyz Autonomous Republic or the Soviet central power, which considered it a genuine hindrance to the construction of Soviet state and society. This phenomenon, which Soviet leaders utilized but nonetheless decried in official discourse, was inherited from the tsarist practice of co-opting traditional elites. Thus, when the Soviet government started assuming control of pastoral Central Asia, it was faced with the challenge of founding its authority on ideological adherence and ipso facto putting an end to colonial practices. Yet, the Bolsheviks owe to indigenization their successful introduction of Kyrgyz society into the organs of the young Soviet state. The introduction of political culture and practices based on the use of family connections had a direct impact on how power was installed and exercised at the region, district and village levels. The interactions between Soviet and native legitimacy criteria, the reciprocal instrumentalization of solidarities within family networks and the bestowal of functions by the new local organs laid the foundation of Kyrgyzstan’s Sovietization process. At the same time, the sources used for the present study (state, party and oblast archives) show to what extent kinship-based networks were instrumental in the processes of surveillance and repression, and how, in the context of collectivization and the early stages of sedentarization, they suffered from the Stalin’s Great Turn.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en