16 décembre 2016
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Tanja Penter et al., « Local memory on war, German occupation and postwar years », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.9348
Cet article présente les résultats d’un projet d’histoire orale mené entre 2001 et 2010 dans la région du Donbass, principal bassin minier de l’ex-URSS jusque dans les années 1960. Construits sur une approche biographique narrative, les entretiens relatent aussi bien les expériences de vie quotidienne pendant les vingt-deux mois d’occupation allemande que celles qui ont précédé la guerre ou lui ont fait suite. Une attention particulière est portée à la manière dont les interviewés ont affronté le régime nazi par rapport au régime stalinien d’avant et d’après-guerre, ainsi qu’à leur description des Allemands en général. Alors que pendant des décennies, la propagande soviétique et l’historiographie ont diffusé une image plutôt déshumanisée de l’ennemi, les mémoires individuelles font état de relations humaines diverses entre les occupants et les occupés, allant de la haine à l’amitié et parfois même l’amour. Dans quelques entretiens, l’apparition d’une certaine refiguration de la mémoire aboutissant à une évaluation plus positive de la période de l’occupation contraste fortement avec l’étendue des crimes allemands et des pertes humaines subies dans le Donbass.