16 décembre 2016
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Au milieu du xiie siècle, sous le règne du prince Andrej Bogoljubskij, un type architectural inhabituel d’église russe est apparu dans Vladimir, la nouvelle capitale. Il combinait la structure en croix grecque inscrite avec la décoration romane. Selon certaines sources écrites, les premières églises de ce type furent construites par des maîtres de l’Occident latin envoyés au prince Andrej par Frédéric Barberousse. Les décorations sculpturales de ces églises témoignent d’un concept symbolique composite. Cet article soumet l’hypothèse selon laquelle l’iconographie des sculptures de Vladimir et de Suzdal symbolise la Jérusalem céleste. La vision d’Ezéchiel (Ez. 41:17-19), faisant état d’un décor sculptural du Temple céleste en serait la source écrite la plus probable. Cette vision explique l’apparence du décor sculpté sur les façades des églises, alliant les images des chérubins, des palmiers, des lions et des humains. On y trouve aussi la clé des principaux thèmes iconographiques, parmi lesquels les énigmatiques « masques » pourraient être des représentations des chérubins sur toute la muraille du pourtour du Temple céleste. La ceinture d’arcades centrales des façades avaient certainement pour objet d’évoquer le mur de Jérusalem. La représentation du roi David sur son trône, thème principal des trois façades, peut être interprétée dans ce même contexte de Jérusalem. On peut observer de très proches analogies dans l’iconographie romane, notamment dans la décoration des encensoirs représentant la Jérusalem céleste. Dans ce contexte, les « jérusalem d’or » liturgiques, qui avaient probablement fait partie du cadeau de Frédéric Barberousse au prince Andrej, avaient pu être utilisés comme une sorte de modèle pour les nouvelles églises russes et leurs extraordinaires décorations sculpturales.