16 décembre 2016
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Boris Czerny, « Témoignages et œuvres littéraires sur le massacre de Babij Jar, 1941-1948 », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.9401
De septembre 1941 à novembre 1943 le lieu-dit Babij Jar, vaste ravin situé dans la périphérie de Kiev, devint un immense charnier où s’entassèrent les corps de milliers de Juifs fusillés entre les 29 et 30 septembre 1941 ainsi que ceux de prisonniers de l’Armée rouge, de nationalistes ukrainiens, de familles entières de tsiganes, et les cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés tout au long de l’occupation de la ville par l’armée allemande.Si le déroulement du massacre a été l’objet de nombreuses études historiques précises, l’analyse littéraire des textes – poèmes, œuvres en prose, articles de presse – traitant de Babij Jar a été délaissée. Le point de départ du présent article est la littérature considérée dans le sens russe du mot de textes écrits sur un sujet donné, et donc toute forme de documents écrits en URSS en russe, ukrainien ou yiddish entre 1941 et 1948, année de la fermeture du journal yiddish Ejnikajt. En plaçant la littérature au centre de l’article, nous estimons que le contenu même des textes doit permettre d’établir des connections éventuelles avec d’autres œuvres s’inscrivant dans la thématique malheureusement très vaste de la souffrance juive.Il n’est évidemment pas question de nier l’assassinat de personnes non-juives à Babij Jar, mais de souligner l’extraordinaire ampleur du massacre d’une grande partie de la population juive de Kiev en l’espace de deux jours et en un seul lieu.