10 janvier 2017
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Andrej Macuk, « Magnats et noblesse de Lituanie face à l’empire russe (1700-1730) », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.9726
À l’issue de la seconde guerre du Nord, la perception de la Russie par les magnats et la noblesse du grand-duché de Lituanie se transforme. La situation politique intérieure a changé, en effet : l’opposition au roi, qui est surtout le fait des magnats lituaniens, gagne en importance ; or, c’est surtout sur la Russie que comptent ces opposants, afin de contrecarrer les efforts d’Auguste II pour accroître le pouvoir royal. C’est le cas notamment de Ludwig Pociej et Stanisław Denhoff, chefs de file de l’opposition, qui espèrent ainsi ramener les troupes « à la mode étrangère » sous leur commandement. Les changements les plus visibles sont ceux qui affectent le clan des Sapieha : ceux-ci réussissent, avec l’aide d’Aleksandr Menšikov, à s’intégrer dans l’élite russe, et Jan Kazimierz Sapieha est particulièrement actif dans sa recherche d’appuis à l’étranger contre Auguste II, sans pour autant renoncer à soutenir à Saint-Pétersbourg Stanisław Leszczyński, auquel la cour de Russie est hostile. Il doit cependant quitter la capitale russe à cause de l’hostilité des Golicyn et des changements intervenus à la cour ; il compte désormais sur le soutien de la France. C’est par Krzysztof Urbanowicz, ancien partisan des Sapieha, que passent maintenant les contacts entre la noblesse lituanienne et l’élite dirigeante russe. Urbanowicz préfère rester à Saint-Pétersbourg et servir les intérêts de la Russie, ce qui l’amène à rompre avec les partisans lituaniens de Leszczyński. Désormais c’est sur la France, et non plus sur la Russie, que compte l’opposition antimonarchique du grand-duché de Lituanie.